Une planche, des coloristes
Place à Alexis Nesme, dans une exposition de créations et d’adaptations remarquables. Main de maître pour cet illustrateur pourtant peu prolifique, du genre à se donner le temps pour mettre en lumières son dessin, puisque son travail consiste généreusement à imprégner le 9ème art du 3ème.
Cette particularité originelle de mettre la peinture à l’huile au service de la bande dessinée vaut bien un arrêt sur image, en cinquante planches… On mire si bien l’oeuvre d’Alexis Nesme qu’on lui devra bientôt le dessin d’une version de Mickey, façonnée avec Lewis Trondheim au scénario. Un rêve de gosse exaucé à 44 ans, pour cette patte discrète, mais prestigieuse.
Spécialiste de l’animal anthropomorphe, il en a usé quelques profils en timbres-poste, avant d’en mettre plus largement en scène dans une adaptation des Enfants du capitaine Grant. Une série qui nécessitait une retranscription digne de Jules Verne, tout en ayant le pouvoir d’absorber un lectorat du XXIe siècle.
C’est sur ce périple tragi-comique à la croisée des océans Indien et Pacifique qu’il surfe pour donner du mouvement à ce récit haletant, exerçant une dynamique par le biais de nombreuses cases, ainsi qu’une palette de couleurs fort chiadées par l’or du temps et de la patience. Sa technique de coloriste est aussi magistralement déployée dans le tout dernier Le maître des tapis. Album où il se fait également de plus en plus convaincant dans le détail architectural.
On est au début des années 2000 lorsque Guy Delcourt le rapproche du scénariste Éric Omond pour créer Les Gamins en trois volets. Puis la série Grabouillon le met sous les projecteurs. Une histoire de chien fou désobéissant qui lui vaut une adaptation en série animée aussi drolatique que pédagogique.
Manon Motir
Dates Du 12 au 14 octobre
Lieu Salle Bouvet 2, Palais du Grand Large
Public Grand Public
Thématique Grand public
Scénographie Antoane Rivalan